Pour aller dans certaines concentres, il ne faut pas avoir peur de rouler sur des chemins boueux, avec des ornières ;  les connaisseurs le savent, ceussent qui ne se contentent que des rassemblements kékés fluos peut-être un peu moins...;-))

Donc lors d'une concentre en octobre 2001( une vraie, avec plantage de tente, comme je les aime ), nous avons eu le privilège de recevoir la visite de courtoisie de 2 gendarmes en moto.

Je ne pense pas qu'ils s'attendaient à nous offrir un divertissement de qualité !

LES FAITS :

Nous en étions à la remise des coupes, quand nous vîmes arriver lentement par le chemin, deux chevaliers sur leur monture bleue.Ils s'arrêtèrent à l'entrée du terrain ( faut pas déconner, ça glisse la boue ! ). Le chef arrête son BMW sauvage, descend, imité par son fidèle compagnon de route. Voyant la scène de loin, je me dis : " non ? y va pas le faire ??? "..et si ! nous assistons à un magnifique béquillage de centrale...suivi d'un beau lâcher de BMW !

N' écoutant que notre sens civique ( ou plutôt notre instinct naturel à secourir tout motard en détresse ), nous nous élançâmes pour ramasser ce magnifique spécimen de Béhèmevébleuaveclasirènekivabien, qui s'était répandu sur le sol boueux, soumis à la force incontrôlable de l'attraction terrestre.

Votre reporter, occupé à ramasser ce beau jouet que nous avons tous offert avec nos beaux deniers, n'a pas eu le mauvais goût de photographier le bicylindre gisant dans la boue, et a donc perdu 10 000 balles pour la séquence de vidéo-gag.

La bête redressée, nous nous lançâmes dans une inspection générale, constatant que la valise latérale, n'avait pas supporté le choc : l'attache qui fixait la valise à la moto a cédé lors de l'atterrissage ( ou plutôt l'aboue-issage ) de l'engin. Le matériel de la gendarmerie n'est plus ce qu'il était...;-(    et tout ce plastique..Il fallut donc opérer une réparation de fortune : un tendeur et quelques bouts de fil de fer firent l'affaire, et notre belle moto avait de nouveau fière allure ( j'imagine la gu...des collègues en voyant arriver à la caserne la belle béhème, rafistolée avec un tendeur et des fils de fer ).
Sortie de ce mauvais pas, la moto nous montra tous ses atouts, avec explications sympathiques et démonstratives de son possesseur : essai de la sirène etc. D'ailleurs, entendant ce cri déchirant du deux-tons seul dans les bois, d'autres deux-tons d'une espèce voisine se mirent à répondre, du fond du campement. Un grand sourire nous échappait des lèvres : qu'en pensent nos deux chevaliers, de ces deux-tons sauvages qui manifestent leur joie ? ( ben ouais, pourkoi k' yaurait k'eux k'auraient le droit de jouer avec des sirènes de police ??? )

Après quelques minutes de discussion de motards à motards, nos chevaliers prirent la décision de nous abandonner, sans s'être aventurés plus loin sur le terrain. ( même à pied, ça glisse ! ).
Les manoeuvres de départ s'annonçaient délicates : il fallait faire un demi-tour sans se vautrer. Françoise, et d'autres motards de la concentre, aidèrent nos serviteurs dans ces difficiles moments. Je m'enquis alors d'un appareil photographique pour immortaliser ce beau moment de fraternité en motardie.
Malheureusement, la pellicule de notre appareil était déjà épuisée et il me fallut demander à mes potes le prêt d'un appareil ...ce qui, à cause du retard engendré, m'a fait rater une des plus belles photos : celle de notre dévouée Françoise, qui tirait de toutes ses forces l'arrière de la moto pour la sortir de l'ornière, et le chevalier bleu qui, pour lui faciliter la tâche, freinait du mieux qu' il pouvait avec ses bottes pour ne pas tomber... dommage, vous ne reverrez pas ce moment de délice.

Vous pouvez tout de même admirer deux clichés de ces délicates manoeuvres, prises par votre reporter.

Sur la première photo ( en haut de la page ), nous voyons Françoise et un autre participant de la concentre, qui accompagnent la moto.
Par compassion, j'ai effacé le numéro de la plaque de la moto ( et n'ai pas mentionné le lieu des opérations ) pour éviter toute identification par les collègues de notre infortuné du jour...mais les clichés originaux sont à ma disposition ( très chers à la revente, bien entendu ! ).

Notez, sur la deuxième photo ci-contre, le sandow de la réparation sur la valise de droite.
 
 
 

Bilan de la concentre : une seule moto tombée pendant le week-end, et dire que ce n'était même pas celle d'un inscrit ! ( il y avait une soixantaine d'inscriptions ).

Regret : nous n'avons même pas pensé à récompenser nos valeureux chevaliers bleus lors de la remise des coupes :-(
la coupe du plus beau jeté de moto par exemple...

Les deux remarques qui tuent :
1- pendant les manoeuvres, un des participants de la concentre sort avec sa béhème ( encore plus lourde que celles sur les photos de cette page ), nous fait un magnifique travers pour éviter nos chevaliers en déroute...je  lui propose mon aide, et il répond : " Pas besoin, j'ai fait des championnats de moto-cross dans le temps ! " et hop, il repart sans problème avec une belle maîtrise...Quelle humiliation !

2- Françoise, s'adressant à l'infortuné : " en partant, faites gaffe de ne pas accrocher la moto qui est garée un peu plus loin dans le chemin : c'est la mienne ! "...et hop, visage écarlate de notre chevalier bleu. Décidément, Françoise, tu ne l'as pas épargné !

Bref, voilà un beau moment comme on en vit parfois en concentre...et après toutes ces aventures, la meute des participants s'en est allée, par le chemin boueux ( et sans gamelle ) rejoindre la ville la plus proche, pour prendre l'apéritif d'adieu.

A part cela, je les aime bien tout de même nos chevaliers bleus, ils ont la même passion que nous et c'est toujours sympa lorsqu'ils répondent à nos saluts sur les routes. ( si si, ça se fait...).

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